Lipofilling mammaire

Des techniques d’augmentation mammaire par lipofilling ou lipomodelage se sont développées ces dernières années. L’utilisation récente de la graisse par microgreffes  en chirurgie plastique a permis un passionnant développement des techniques de reconstructions après mastectomie. En chirurgie  mammaire esthétique, l’augmentation du volume du sein est à évaluer et à  comparer avec la mise en place de prothèse mammaire. Il n‘y a pas les inconvénients propres à l’implant, puisque c’est une reconstruction autologue, mais c’est une technique plus aléatoire sur le volume qui pourra être obtenu. En effet, il peut être difficile, chez une personne fine d’injecter un volume au-delà de 100cc (en 1 seul temps). Il faut être soucieux du risque du cancer du sein, et de son dépistage si la dépose des greffons graisseux se fait dans la glande mammaire. L’évolution des prochaines années permettra de mieux définir les indications des lipofilling.

Le rapport de l’HAS (Haute Autorité de Santé) de Janvier 2015 précise que la sécurité oncologique de l’autogreffe de tissu adipeux dans le sein reste encore mal connue. Les patientes doivent  être informées que l’efficacité et la sécurité du transfert de graisse sont limitées.

Des changements radiologiques peuvent survenir après autogreffe de tissu adipeux dans le sein, les principaux étant l’apparition de calcifications, d’images de cytostéatonécroses (nécrose des greffons graisseux), de kystes huileux. L’interprétation des radios par des radiologues expérimentés permet habituellement de différencier ces calcifications de celles du cancer du sein. Un IRM  et /ou une biopsie du sein peuvent dans certains cas s’avérer nécessaires.
Pour la chirurgie esthétique ou pour les corrections des malformations, il existe certaines contre-indications et un bilan pré opératoire  est indispensable, une échographie  avant 30 ans, associée à une mammographie après 40 ans et un bilan 1 an après l’intervention.  

L’augmentation mammaire par lipofilling doit être effectuée en salle d'opération. Il s’agit de prélever en douceur par liposuccion les graisses de l'abdomen, des hanches ou des cuisses en utilisant de très fines canules d'aspiration, conçues pour recueillir la graisse sans endommager les cellules. La graisse est ensuite concentrée à l'aide de la méthode Coleman (le chirurgien qui a inventé la procédure) ou décantée puis de nombreux greffons graisseux sont soigneusement déposés au niveau du sein avec des microcanules. 30 % au moins de la graisse injectée fondra le 1^er mois mais le reste sera permanent, le résultat est à juger à 3 mois. 

Le lipofilling se fait sous anesthésie générale, soit en ambulatoire, soit  avec une nuit d’hospitalisation. Un gonflement et des ecchymoses fréquentes accompagnent cette procédure, qui peuvent durer plusieurs semaines, et il peut y avoir quelques contusions mineures, mais douloureuses qui disparaissent généralement en quelques jours. La pratique du sport faisant travailler les muscles pectoraux est interdite pendant 1 mois et la reprise doit se faire de façon progressive. Il ne faut pas envisager de régime amaigrissement au lendemain de l’intervention, car toute la graisse injectée va fondre.